L’année de la reconnaissance : l’Armée du Salut fête ses 125 ans en Suisse
Le 17 mars, l’Armée du Salut fêtera ses 125 ans en Suisse en exprimant sa reconnaissance envers la population
Elle invite tout un chacun à un brunch national, de 9h à 13h, et à la fête qui suivra, le 19 mai.L’Armée du Salut a lancé ses activités en Suisse il y a 125 ans, à Genève. En décembre 1882, Catherine Booth, fille du fondateur de ce mouvement protestant créé en 1865 à Londres, William Booth, initia la lutte contre la détresse et la misère en Suisse depuis la Salle de la Réformation, sise à l’angle de la rue du Rhône et du boulevard Helvétique*. L’oratrice, accompagnée par un colonel de l’Armée du Salut, prend la parole devant une assemblée surchauffée qui déborde sur l’escalier et dans la rue. La présence de cette personnalité féminine suscite le scandale et le tumulte. Dans « le Genevois », journal de Georges Favon représentant la gauche radicale, l’on se gausse de ces « baroques illuminés qui promènent dans le monde leur apostat incohérent et galonné, ces colonels de lutrin, ces lieutenants d’harmonica ». L’Armée du Salut faisait scandale en défendant une idée aujourd’hui inscrite dans la Constitution, celle de l’égalité entre femmes et hommes (art. 8, III cst. féd.) ; en effet, les femmes ne pouvaient jusqu’alors participer aux conférences réservées aux hommes.
L’intolérance religieuse est telle que des actes de violence eurent lieu et les combattants pour la paix durent quitter de nombreux endroits ou furent même jetés en prison. Des lois cantonales, interdisant aux salutistes de tenir leurs activités en raison des troubles que ce mouvement suscitait furent votées. L’Armée du Salut est déclarée illégale jusqu’à ce que le Tribunal fédéral la reconnaisse comme association religieuse en 1889 et lève en 1894 les décrets d’exception cantonaux qui interdisaient les activités des salutistes. La prise de position publique du conseiller fédéral vaudois Louis Ruchonnet, qui plaida dans le cadre de ses fonctions en faveur du mouvement créé à Londres, eut raison de l’opposition déclarée envers les « mômiers » étrangers.
Les cantons de Vaud et de Zurich furent d’ailleurs les premiers à tolérer sa présence ; le Conseil fédéral lui accorda son soutien de principe en 1890. Le mouvement se développe et lance ses journaux (« Kriegsruf » en 1885, Cri de Guerre en 1889). L’action sociale, selon le slogan « soupe, savon, salut », suivra avec l’ouverture des premiers homes d’accueil en 1896 à Zurich et 1899 à Genève. Pour l’époque, les salutistes, qui viennent au secours de leur prochain sans conditions préalables et ouvrent un home pour prisonniers libérés à Köniz en 1903, se distinguent par la modernité de leur action. L’Armée du Salut exploite aussi des domaines agricoles, à Saint-Aubin (NE) ou Waldkirch.
Aujourd’hui, l’Armée du Salut reste implantée dans les cantons traditionnellement protestants, plutôt en milieu urbain, et joue un rôle important auprès des marginaux. La récole des Marmites, en période de Noël, lui vaut de recueillir « des réactions souvent très positives. Les gens affirment que nous faisons beaucoup de bien, même ceux qui ignorent en fait que ce côté social va de pair avec l’engagement d’une Eglise évangélique libre », commente Pierre Reift, responsable communication de l’Armée du Salut à Berne. Pour souligner cet engagement chrétien et y trouver une source de motivation pour l’avenir, une prière continue a lieu depuis le 28 janvier dernier en différents lieux de l’Armée du Salut en Suisse.
Afin de manifester leur reconnaissance, les salutistes invitent la population suisse à partager un brunch gratuit le 17 mars 2007 de 9h à 13h. Dans plus de cent communautés salutistes, institutions sociales et brocantes en Suisse allemande et en Suisse romande, il sera possible de partager un repas et de s’informer sur le mouvement. A Genève, où se trouvent plusieurs lieux salutistes, une tente sera dressée sur la Plaine de Plainpalais pour accueillir la population. Un court métrage de vingt minutes présentant les activités des salutistes sera projeté. Au cours de l’année, une brochure historique sera aussi publiée. Enfin, les 19 et 20 mai, un congrès national est prévu à la BEA Expo, à Berne, en présence du chef international de l’Armée du Salut, le Général Shaw Clifton. Le samedi après-midi, à partir de 14h30, des concerts et témoignages de foi feront résonner « un bruit joyeux pour Dieu » sur les places de la capitale fédérale. Après la clôture de cette manifestation sur la place Fédérale, en présence d’un représentant du gouvernement, un gala suivra dès 19h30 à la halle des fêtes de Berne. Musique de fanfare traditionnelle, Bigband de jazz, chants de chorale se succéderont alors que le fil rouge sera donné par un groupe d’humoristes alémaniques.
*L’intervention de Catherine Booth est relaté dans l’ouvrage de Luc Weibel « Croire à Genève », paru en 2006 chez Labor et Fides.
L’intolérance religieuse est telle que des actes de violence eurent lieu et les combattants pour la paix durent quitter de nombreux endroits ou furent même jetés en prison. Des lois cantonales, interdisant aux salutistes de tenir leurs activités en raison des troubles que ce mouvement suscitait furent votées. L’Armée du Salut est déclarée illégale jusqu’à ce que le Tribunal fédéral la reconnaisse comme association religieuse en 1889 et lève en 1894 les décrets d’exception cantonaux qui interdisaient les activités des salutistes. La prise de position publique du conseiller fédéral vaudois Louis Ruchonnet, qui plaida dans le cadre de ses fonctions en faveur du mouvement créé à Londres, eut raison de l’opposition déclarée envers les « mômiers » étrangers.
Les cantons de Vaud et de Zurich furent d’ailleurs les premiers à tolérer sa présence ; le Conseil fédéral lui accorda son soutien de principe en 1890. Le mouvement se développe et lance ses journaux (« Kriegsruf » en 1885, Cri de Guerre en 1889). L’action sociale, selon le slogan « soupe, savon, salut », suivra avec l’ouverture des premiers homes d’accueil en 1896 à Zurich et 1899 à Genève. Pour l’époque, les salutistes, qui viennent au secours de leur prochain sans conditions préalables et ouvrent un home pour prisonniers libérés à Köniz en 1903, se distinguent par la modernité de leur action. L’Armée du Salut exploite aussi des domaines agricoles, à Saint-Aubin (NE) ou Waldkirch.
Aujourd’hui, l’Armée du Salut reste implantée dans les cantons traditionnellement protestants, plutôt en milieu urbain, et joue un rôle important auprès des marginaux. La récole des Marmites, en période de Noël, lui vaut de recueillir « des réactions souvent très positives. Les gens affirment que nous faisons beaucoup de bien, même ceux qui ignorent en fait que ce côté social va de pair avec l’engagement d’une Eglise évangélique libre », commente Pierre Reift, responsable communication de l’Armée du Salut à Berne. Pour souligner cet engagement chrétien et y trouver une source de motivation pour l’avenir, une prière continue a lieu depuis le 28 janvier dernier en différents lieux de l’Armée du Salut en Suisse.
Afin de manifester leur reconnaissance, les salutistes invitent la population suisse à partager un brunch gratuit le 17 mars 2007 de 9h à 13h. Dans plus de cent communautés salutistes, institutions sociales et brocantes en Suisse allemande et en Suisse romande, il sera possible de partager un repas et de s’informer sur le mouvement. A Genève, où se trouvent plusieurs lieux salutistes, une tente sera dressée sur la Plaine de Plainpalais pour accueillir la population. Un court métrage de vingt minutes présentant les activités des salutistes sera projeté. Au cours de l’année, une brochure historique sera aussi publiée. Enfin, les 19 et 20 mai, un congrès national est prévu à la BEA Expo, à Berne, en présence du chef international de l’Armée du Salut, le Général Shaw Clifton. Le samedi après-midi, à partir de 14h30, des concerts et témoignages de foi feront résonner « un bruit joyeux pour Dieu » sur les places de la capitale fédérale. Après la clôture de cette manifestation sur la place Fédérale, en présence d’un représentant du gouvernement, un gala suivra dès 19h30 à la halle des fêtes de Berne. Musique de fanfare traditionnelle, Bigband de jazz, chants de chorale se succéderont alors que le fil rouge sera donné par un groupe d’humoristes alémaniques.
*L’intervention de Catherine Booth est relaté dans l’ouvrage de Luc Weibel « Croire à Genève », paru en 2006 chez Labor et Fides.