Zoom sur la migration pour l’ouverture officielle des rencontres de Caux 2016

Zoom sur la migration pour l’ouverture officielle des rencontres de Caux 2016

Pour la journée d’ouverture de ses rencontres estivales, la Fondation Caux-Initiatives et Changement a donné la parole à des personnes qui ont vécu la migration, vendredi 1er juillet. Ladislaus Löb, libéré du camp de concentration de Bergen-Belsen, raconte son arrivée à Caux où il a été accueilli en 1944.

Photo: de gauche à droite: Abo Hawi (avec la casquette), Carlos Vasquez, Serge Michel, Ladislaus Löb et Yvan Sturm.

«Quand je suis arrivé à Caux début décembre 1944, je venais du camp de concentration de Bergen-Belsen», lâche Ladislaus Löb, lors de la journée d’ouverture des rencontres de la Fondation Caux-Initiatives et Changement, vendredi 1er juillet dans le palace de Caux, au-dessus de Montreux. Né en 1933 en Roumanie, ce professeur émérite de littérature allemande a été fait prisonnier à l’âge de 11 ans dans le ghetto juif de Kolozsvar. Grâce à un accord entre le criminel de guerre nazi Adolf Eichmann et le laeder sioniste Rudolf Kastner, près de 1700 juifs hongrois ont pu passer la frontière suisse, dont Ladislaus Löb qui a fait partie des réfugiés accueillis à Caux. «Je me rappelle de l’Allemagne plongée dans la pénombre, et de l’autre côté de la frontière, la Suisse tout illuminée».

Pour la journée d’ouverture de ses rencontres estivales qui a réuni environ 400 personnes, la Fondation Caux-Initiatives et Changement qui œuvre pour la promotion de la confiance et de la paix a choisi de donner la parole à des personnes ayant été directement confrontées à la migration dans le cadre d’une table ronde animée par le journaliste du Monde Serge Michel. Aux côtés de Ladislaus Löb, Carlos Vasquez un Bolivien de 19 ans arrivé en Suisse à l’âge de 12 ans, Abo Hawi leader communautaire d’un village en Ethiopie qui a réussi à limiter la migration environnementale ainsi qu’Yvan Sturm membre de la direction de la section Aide aux migrants à l’Hospice général à Genève.

Des migrants légitimes et d’autres qui profitent?

Y a-t-il des «bons» et des «mauvais» migrants? «Tout le monde a le droit de chercher une vie meilleure, il faut essayer de le comprendre. Quant aux personnes qui sont en danger de mort, elles ont tous les droits de partir», insiste Ladislaus Löb. «La migration n’est pas un problème, c’est une situation qu’il faut gérer avec une approche globale et sensible», ajoute William Lacy Swing, directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Alors que 2016 marque les 70 ans d’existence de la Fondation, les rencontres annuelles qui se déroulent du 29 juin au 17 août privilégient la question de la migration. Créée au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la Fondation du Réarmement moral, renommée Caux-Initiatives et Changement en 2001, promeut la responsabilité individuelle dans les processus de paix et de réconciliation. Discrète en Suisse, mais bénéficiant d’un réseau international, cette organisation a permis à plusieurs communautés en conflit de dialoguer en terrain neutre et loin des projecteurs.