20 ans d’unité chrétienne dans le canton de Vaud

20 ans d’unité chrétienne dans le canton de Vaud

Célébration anniversaire de la Communauté des Eglises chrétiennes vaudoises à la cathédrale ce 25 novembre à 17 h, suivie d’une table ronde sur la question «Être chrétien ensemble pour quelle mission?»

Il y a exactement vingt ans, la cathédrale de Lausanne accueillait la première célébration commune des Eglises vaudoises, marquant ainsi officiellement la création de la Communauté des Eglises chrétiennes du canton de Vaud (CECCV). C’est en effet à partir de la Seconde Guerre mondiale que l’œcuménisme s’est développé «dans l’illusion, du moins en Occident, d’une paix qui permettrait la prospérité pour chacun», exprime Jean-Louis Chancerel, président du comité de la CECCV. «Et puis les guerres, la pandémie du Covid, les événements climatiques viennent mettre en question cette sérénité. (…) Le christianisme est notre réponse commune et nous devons tous le montrer dans notre façon d’être au monde», invite-t-il.

Une célébration anniversaire sera donnée le samedi 25 novembre à la cathédrale de Lausanne et sera suivie d’une table ronde sur le thème «Etre chrétien ensemble pour quelle mission?». Y participeront Sylvette Huguenin, de l’Armée du Salut, la pasteure Laurence Bohnenblust, conseillère synodale de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV), l’archimandrite Martin de Caflisch, du Conseil orthodoxe vaudois (COV) et Michel Racloz, représentant de l’évêque Charles Morerod.

Retour en arrière

A la question de savoir quelle est la plus belle réussite de la CECCV au regard de ces vingt années de collaboration, Michel Racloz pointe «la découverte des différentes manières de pratiquer la foi chrétienne par le dialogue et par des célébrations avec des sœurs et des frères de plusieurs confessions». Et de souligner: «Cette dynamique d’apprivoisement mutuel favorise un vivre-ensemble harmonieux, elle est source d’enrichissement, une expérience de réconciliation et de construction de la paix.»

Frédéric Keller, responsable œcuménique de l’Église réformée vaudoise, note qu’à ses yeux, «c'est d'avoir réussi à rassembler à la cathédrale les communautés dites historiques et des nouvelles communautés pour des célébrations festives et multiculturelles», mais également d’avoir «construit une plateforme où la confiance, la fraternité et la communion spirituelle règnent».

Un défi encore actuel

Le lien fraternel n’est cependant jamais acquis. Comme le relève Laurence Bohnenblust, «le défi est de maintenir l’œcuménisme comme faisant partie des essentiels afin de répondre encore et toujours à l’appel d’unité de l’Évangile». En ce sens, le défi de la CECCV est d’inviter «les chrétiens du canton de Vaud à se retrouver dans des temps de célébration centrés sur des sujets qui traversent notre société (éco-spiritualité, vivre-ensemble, paix...) et des temps de communion comme la prière de Taizé». Mais ce n’est pas tout: pour la pasteure réformée, le challenge actuel consiste également à «entretenir un dialogue en vérité et transparence qui permet de s’enrichir de nos différences lorsqu’elles se complètent et de s’interpeller lorsque nos différences nous dérangent».

Par rapport à l’extérieur, Michel Racloz souligne de son côté que l’enjeu est «d’être encore mieux et davantage à l’écoute de la diversité des personnes et des groupes pour accueillir les questions de sens, leurs souffrances, leurs peurs et également ce qui leur permet de se relever, de vivre de leur foi et de leurs valeurs». A ses yeux, cela passe par le fait de «vivre et témoigner d’un Dieu tout Amour dans un langage compréhensible qui suscite le désir de le rencontrer», mais aussi de «s’engager dans une transformation de la société pour que toute personne puisse vivre dignement, que les peuples soient en paix, que la création soit respectée et soignée».

A la question qui sera discutée lors de ce temps de partage, à savoir "Être chrétien ensemble pour quelle mission?", Laurence Bonhenblust estime que la mission doit se vivre sur trois axes. Soit «un axe de témoignage et de solidarité qui permet de rendre visible l’unité et de mobiliser toutes les générations pour répondre aux défis contemporains», «un axe de célébration et de prière qui appelle à toujours placer nos Eglises en lien avec Dieu», et pour finir «un axe de réflexion et de théologie qui approfondit le dialogue et fait entrer nos Eglises dans un cheminement commun».

D’ailleurs, Frédéric Keller se réjouit du fait que «nous vivons encore de cet élan œcuménique et nous nous réjouissons du lancement d'autres dynamiques complémentaires comme le Forum chrétien vaudois», qui a été lancé en juillet dernier.