Église réformée neuchâteloise: les chantiers des mutualisations sont ouverts

Église réformée neuchâteloise: les chantiers des mutualisations sont ouverts

Le Synode de l’EREN a posé les fondations d’une vaste réflexion destinée à favoriser les synergies. Les possibilités de mutualisations du catéchisme et des services funèbres sont les premiers chantiers à être initiés.

Après deux assemblées virtuelles dues aux mesures de restrictions liés au coronavirus, les délégués au Synode de l’Église réformée évangélique neuchâteloise (EREN) se sont réjouis de pouvoir à nouveau se réunir dans la salle du Grand Conseil au Château de Neuchâtel, mercredi 25 août. Malgré certaines restrictions encore en vigueur, ils ont souligné leur satisfaction de pouvoir à nouveau siéger dans un cadre plus propice à des débats constructifs qui évite les malentendus. En plein processus de transformation, l’EREN fait face à des dossiers compliqués qui nécessitent une grande attention et une interaction constante de la part de tous les intéressés.

Participation active

Afin de pouvoir appréhender au mieux les transformations à venir, le tableau des postes actuel est maintenu jusqu’en 2024. Ceci, notamment, afin de permettre aux paroisses de dégager du temps pour la réflexion dans le cadre d’une plateforme «Recherche et développement». Le Conseil synodal souhaite, en effet, pouvoir compter sur l’implication directe des acteurs des paroisses: «C’est une sorte de deal avec les paroisses. Cela permet de mettre sur pied une plateforme corporative composée de personnes actives sur le terrain afin de réfléchir aux meilleures solutions possibles», a expliqué le président du Conseil synodal Yves Bourquin. Plusieurs délégués ont toutefois souligné le fait qu’il serait important que des laïcs et des bénévoles fassent également partie de ce groupe. Une liste de critères pour la répartition des postes dès 2024 sera discutée en juin 2023, lors du dernier Synode de la législature actuelle.

Décisions adaptées

Le Synode a également entériné le rapport sur les étapes de la procédure d’acceptation de mutualisation liées au processus EREN2023. Dans son introduction, le conseiller synodal Adrien Bridel a souligné le respect du processus démocratique lié à la démarche et le fait qu’une série d’autocontrôles seraient régulièrement effectués afin de pouvoir marcher vers l’avant ensemble.

Pour rappel, le but est que chaque organe de l’EREN puisse se concentrer sur sa mission fondamentale et libérer des espaces pour des projets innovants en favorisant les collaborations. Ces mutualisations ne manqueront pas de répartir les tâches de manières différentes entre les paroisses, les services cantonaux, l’administration centrale et des structures par région ou «public-cible». Cette situation nécessitera des prises de décisions adaptées qui prennent en compte tous les organes concernés en fonction de chaque activité.

Catéchisme commun

En adoptant le rapport sur l’étude de la mutualisation du catéchisme des adolescents dans l’EREN, le Synode a donné son feu vert à la création d’un groupe de travail constitué de membres de la plateforme KT, du responsable cantonal jeunesse et de laïcs engagés. Ces derniers ont pour mandat de définir un modèle adéquat d’organisation supra-paroissiale du catéchisme des adolescents dans l’EREN. Ce dossier est déjà bien emmanché, puisque plusieurs paroisses collaborent déjà dans l’enseignement du catéchisme.

Ces collaborations ont été initiées afin de pouvoir avoir des groupes assez conséquents pour les animations, le nombre d’enfants inscrits au catéchisme ne cessant de diminuer. Pour le président de l’EREN, les mutualisations dans ce domaine devraient également permettre de renforcer l’attractivité du catéchisme: «Il ne faut pas que nous passions à côté de notre objectif. Le but n’est pas simplement d’économiser des forces, mais d’essayer de stabiliser ou d’augmenter le nombre d’enfants inscrits. Pour ce faire, nous devons promouvoir notre offre, à savoir un développement personnel et spirituel de l’enfant.»

Dernier souffle

La mutualisation des services funèbres figure également parmi les premiers chantiers. Elle a pour but de décharger les paroisses et les services de remplacement et d’offrir une meilleure coordination. Les délégués ont accepté à l’unanimité de mener une étude approfondie sur le sujet en se basant sur le rapport du Conseil synodal. Il a toutefois été noté que ce dernier allait quelque peu trop loin dans la réflexion, prémâchant le mandat du futur groupe de travail.

L’étude tiendra compte des spécificités territoriales, des forces attribuées aux actes ecclésiastiques dans chaque paroisse, des cahiers des charges des ministres en paroisse et dans les services cantonaux, ainsi que des forces parmi les prédicateurs laïcs et les ministres retraités. Une attention toute particulière sera apportée à la possibilité de proposer des offres alternatives qui correspondent aux attentes de nos contemporains. La question de la mort et du deuil dans le débat public figure également parmi les points à développer, surtout en cette période de post-pandémie.

Loi sur la reconnaissance des communautés religieuses

Durant la session, les délégués au Synode ont également pu discuter de la votation sur la loi concernant la reconnaissance des communautés religieuses qui sera soumise au vote du peuple le 26 septembre prochain dans le canton de Neuchâtel. Plusieurs députés se sont dit préoccupés par la volonté de certains membres du comité référendaire, en défaveur de cette loi, de pousser plus loin leur action afin de reléguer les questions religieuses au domaine privé. Bien que cela ne concerne pas ce prochain vote, la question a retenu l’attention de tous les membres présents. En ce qui concerne la loi sur la reconnaissance d’intérêt public des communautés religieuses, le Conseil synodal a rappelé qu’il soutenait cette loi qui a été élaborée en collaboration avec des représentants des Églises reconnues. Selon lui, elle est équilibrée, très bien pensée et est facteur d’intégration. De plus, les exigences demandées pour une reconnaissance offrent un cadre qui éviterait toute dérive. Selon Christian Miaz, président sortant qui a participé à l’élaboration de cette loi, si elle ne passait pas, c’est plus de vingt ans de travail qui seraient renvoyés aux calendes grecques et qui seraient difficiles à reprendre.
 

À noter que la Société des pasteurs et ministres neuchâtelois organise un débat sur la laïcité neuchâteloise le mercredi 1er septembre prochain à 20h à la salle des pasteurs, rue de la Collégiale 3, à Neuchâtel. Le conseiller aux États Philippe Bauer, le conseiller d’État Laurent Kurt et le pasteur et ancien président du Conseil synodal Jean-Jacques Beljean échangeront sur le sujet. La soirée sera animée par la pasteure Isabelle Ott-Baechler. Il sera également possible de suivre la rencontre par visioconférence via le site eren.ch.

Adieux à Christian Miaz

Cette journée a aussi permis au Synode de prendre officiellement congé du président du Conseil synodal sortant Christian Miaz. Dans son discours d’adieux empli d’émotions, il a comparé le Synode à sa paroisse qui l’a accompagnée durant tout son mandat. Il a également remercié toutes les personnes qui lui ont permis de grandir dans son ministère et a souligné que la force de l’EREN ne résidait pas dans les moyens qu’elle avait à disposition, mais dans les personnes qui la composent.

Culte d’installation

L’assemblée a été suivi du culte d’installation du nouveau président du Conseil synodal Yves Bourquin et des conseillers synodaux Anne Kaufmann, Christine Hahn et Florian Schubert. Plusieurs invités de marque ont fait le déplacement pour l’occasion. Parmi eux, de nombreux conseillers communaux et le président du Grand Conseil neuchâtelois Quentin Di Meo. La présidente de l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS) Rita Famos et le président de la conférence des Églises romandes (CER) Jean-Baptiste Lipp ont également fait le déplacement, soulignant l’importance de l’EREN dans des contextes plus larges.