L’Église réformée suisse prête à empoigner ses dossiers

L’Église réformée suisse prête à empoigner ses dossiers

Le synode d’été de l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS), du 13 au 15 juin, aura permis de finaliser de nombreux points purement administratifs, comme la rédaction de ses divers règlements, permettant ainsi à la communion d’Églises d’entamer le travail sur ses priorités nouvellement définies.

Consciencieuse. Telle était l’atmosphère lors du synode d’été de  l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS), qui s’est tenu du 13 au 15 juin dans la hall de Bernexpo dans la capitale. Si le rendez-vous a été l’occasion d’installer dignement sa nouvelle présidente, la zurichoise Rita Famos élue le 2 novembre dernier, l’ambiance n’en a pas moins été studieuse pour les délégués des différentes Églises cantonales, appelés à finaliser la rédaction du règlement de son Synode (législatif) ainsi que de son règlement financier. Deux tâches d’envergure imposées par le passage de l’ancienne Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS) en cette nouvelle structure au 1er janvier 2020. Bouclés, le règlement du Synode de l’EERS entrera en vigueur au 1er octobre, le règlement financier au début du prochain exercice, soit au 1er janvier 2022.

D’autres dossiers en suspens ont également pu être clos lors de ce rassemblement, à commencer par les comptes 2019, que n’avait pas voulu accepter le Synode dans un premier temps, s’interrogeant sur de potentielles dépenses engagées cette année-là dans le cadre de la plainte visant son ancien président Gottfried Locher. Assurés qu’il n’en était rien pour 2019, les délégués ont ainsi validé les comptes 2019, affichant un excédent de recettes de 543 516 fr. Quant aux comptes de 2020, ils ont été reportés au synode extraordinaire qui aura lieu en septembre, les délégués jugeant que ceux-ci doivent pertinemment être traités une fois que les résultats de la commission d’enquête autour de l’affaire Locher leur auront été présentés.

Trois chantiers prioritaires

Après avoir réglé ces points nécessaires à l’institution, le temps était venu de définir les «champs d’action», soit les domaines jugés prioritaires. «Nos Églises affrontent parfois des défis tellement grands et complexes, qu’elles ne peuvent y faire face individuellement», entame la présidente Rita Famos. «Sur certains sujets, cela fait aucun sens que chaque Église cherche à s’y atteler séparément, cela est coûteux non seulement en énergie, en ressources humaines mais aussi financièrement», poursuit-elle. «Devenir une communion d’Églises, c’est agir ensemble.»

Le Conseil de l’EERS (exécutif) a ainsi présenté aux délégués du synode trois champs d’action  pour les années à venir, à savoir la question de la communication, la formation ainsi que la sauvegarde de la création. «Sur certains grands thèmes, il est important que nous nous mettions d’accord à temps et que l’on se présente face au public de manière unie», formule Rita Famos. «Alors que les demandes évoluent, il est urgent que nous développions de nouvelles offres de formation et des mesures pour accompagner la relève», défend  pour sa part Ruth Pfister, également membre du Conseil. Quant à son collègue Pierre-Philippe Blaser, il a rappelé l’importance de mettre en place une «approche globale» en matière d’écologie, «le Conseil étant convaincu que le dérèglement climatique constituera  la préoccupation centrale de la société ces prochaines années».

Si d’autres suggestions se sont fait entendre, comme «la pertinence de la foi» ou «paix et réconciliation»,  les délégués du Synode ont finalement choisi de suivre leur exécutif sur ses propositions d’axes prioritaires. Il appartiendra désormais au Conseil de mettre sur pied un comité stratégique pour chacun de ces champs d’action. Les chantiers sont lancés.