Le protestantisme français perd une militante

Le protestantisme français perd une militante

La fondation protestante française, La Cause, qui témoigne d'une riche amitié franco-suisse, perd une grande figure de son histoire
Rose-Marie Durrleman est décédée dans sa 99e année.

Photo: CC (by) Jeanne Menjoulet

Par Jacques Perrier

Nous apprenons le décès, survenu à Paris le 24 janvier dernier, de Rose-Marie Durrleman, dont la vie fut, de longues années durant, associée à celle de La Fondation La Cause, consacrée à la solidarité sociale et à l’évangélisation. Née en 1919, Rose-Marie Durrleman est la fille du pasteur Etienne Grellet, appartenant à une vieille famille neuchâteloise, et qui, comme d’autres compatriotes, vint en France durant la Première Guerre mondiale suppléer au manque de pasteurs consécutif à la mobilisation générale, et de Charlotte Bonneville, d’une famille de Mazamet, dans le Tarn.

Sa filiation avec Etienne Grellet en fait aussi la nièce de l’écrivain Pierre Grellet, qui fut journaliste à la Gazette de Lausanne, et auquel on doit plusieurs ouvrages ayant trait à la Suisse, tels que «Les saisons et les jours d’Arenenberg», «Grandes routes et chemin écartés», ou encore «La Suisse des diligences», réédité aux éditions L’Âge d’Homme.

Les liens de Rose-Marie Durrleman avec la Suisse ne s’arrêtent pas là. Elle prit, dès 1939, date de son mariage avec le pasteur Valdo Durrleman, une part active aux activités de La Cause, fondée en 1920 par Freddy Durrleman, et n’allait pas cesser de s’impliquer dans cette œuvre, que son action d’évangélisation et ses activités multiformes amenaient à faire cultes et conférences, et à entretenir contacts et liens d’amitié au-delà des frontières, en particulier avec de nombreux compatriotes. Rappelons que dès avant la guerre le Secrétaire général de La Cause fut de longues années durant le pasteur suisse Jacques Menthonnex, avant qu’il ne devînt pasteur à Vevey, et que c’est à Genève qu’eut lieu au printemps 1939 le Congrès de cette fondation protestante.

Ces liens se poursuivirent, après le décès prématuré de son mari en 1944, puis lorsqu’elle épousa, quelques années plus tard, le pasteur Christophe Durrleman qui fut directeur de La Cause jusqu’en 1993. Durant toutes ces années, Rose-Marie Durrleman, présidente de l’adoption familiale de la fondation développera ce secteur, y compris à l’international. Elle conservait en Suisse de nombreux liens d’amitié et de famille. Actuellement, La Cause est toujours présente en Suisse par des rencontres et des conférences.