Le catéchisme n’est pas de l’endoctrinement

Le catéchisme n’est pas de l’endoctrinement

L’inquiétude de certains parents a amené les Eglises Berne-Jura-Soleure à préciser en quoi consistait l’accompagnement religieux des enfants
Bien loin des clichés, le catéchisme se veut essentiellement un espace de réflexion sur des thématiques de vie.

Photo: CC (by-nc) kathleen.bence

«Certains parents s’inquiétaient de la façon dont nous transmettions la foi à leurs enfants. Ils craignaient que nous endoctrinions leurs petits lors des camps de catéchisme. Ce n’est évidemment pas le cas», explique Pia Moser, responsable du secteur catéchèse dans les Eglises de Berne-Jura-Soleure. Début juillet, le Conseil synodal a clairement expliqué dans un communiqué en quoi consistait la transmission de la foi aux enfants: «Il s’agit de les encourager à se positionner en toute indépendance sur des contenus de foi et de les conforter dans l’idée qu’user d’un esprit critique et oser douter ne compromet ni leur relation avec Dieu ni la bienveillance accordée à leur existence».

«Transmettre la foi en catéchèse consiste d’abord à transmettre la confiance. La Bible n’est pas un «sac à dogme», mais une série d’histoires de vie de personnages. Le but est de permettre aux enfants de faire résonner ces récits du passé avec leur propre vie», précise Alain Wimmer, responsable de la catéchèse pour l’arrondissement du Jura. Florence Hostettler, responsable d'un groupe de catéchisme auprès d'enfants de 6 à 10 ans, propose lors des rencontres une thématique telle que le partage, la prière, l’amour ou la tristesse qu’elle met en lien avec une histoire biblique. «Les sujets choisis sont en résonance avec la vie des enfants et ils posent toutes les questions qu’ils veulent, que ce soit sur le texte, la thématique en soi ou leur propre vie».

Ouvrir son regard sur le monde

Par exemple, le thème du partage sera abordé concrètement dans le sens de partager son pain au chocolat avec son frère, mais aussi de manière plus large en réfléchissant aux personnes démunies qui n’ont que très peu de ressources. «Il est très important d’offrir aux enfants un cadre où ils se sentent en sécurité et suffisamment en confiance pour pouvoir s’exprimer. La transmission de la foi ne se fait plus automatiquement dans les familles actuellement. D’ailleurs, au cycle 1, nous laissons la possibilité aux parents de participer à une rencontre s'ils souhaitent voir comment cela se passe», explique Florence Hostettler.

Selon cette animatrice dans la paroisse des Franches-Montagnes qui termine un master en théologie, les histoires bibliques ouvrent un nouvel univers. «Ces récits apportent aux enfants une dimension de profondeur, de l’ordre des sentiments également. Dans chaque texte biblique, on retrouve une émotion». Florence Hostettler a mis en place le premier projet d’éveil à la foi pour les tout petits dans cette paroisse qui débutera en décembre prochain.