Les catholiques repoussent le changement du Notre Père

Les catholiques repoussent le changement du Notre Père

Un Notre Père plus proche de l’esprit du texte grec original, ce sera pour Pâques, pas pour Noël. L’annonce unilatérale des évêques catholiques romains d’un changement de la plus importante prière chrétienne a fâché. Ils en prennent acte et renoncent à une entrée en vigueur si rapide, proposant aux Eglises sœurs de se rallier au nouveau texte proposé.

«Ne nous soumets pas à la tentation», telle est la formule que les catholiques romains romands prononceront pour la sixième demande du Notre Père probablement jusqu’à la veille de Pâques 2018. La Conférence des évêques suisses a, en effet, accepté de suspendre l’entrée en vigueur d’un changement de traduction qui prévoit de remplacer cette phrase par «ne nous laisse pas entrer en tentation.» Ce changement interviendra pour la plupart des autres francophones au début de l’avent 2017.

Les catholiques romains suisses laissent ainsi le temps aux autres confession de consulter leurs «instances décisionnelles dans l’espoir de se rallier à cette modification du texte de la prière universelle», peut-on lire dans un communiqué de presse commun à la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, à la Conférence des évêques de Suisse et à l’Eglise catholique chrétienne. L’objectif est que les autres Eglises se rallient à la nouvelle traduction pour qu’elles puissent entrer en vigueur à Pâques 2018.

Une entrée en vigueur à des dates différentes pour chaque confession «aurait conduit à ce que les fidèles protestants, orthodoxes et catholiques chrétiens ne prient plus le même texte que les catholiques romains lors de célébrations communes ou dans les familles mixtes. Or elles sont très nombreuses dans un pays comme la Suisse, où l’œcuménisme est très développé», explique le communiqué de presse.

En français, les différentes confessions chrétiennes prient le même Notre Père depuis 1966. La traduction de cette demande, jugée problématique, a été changée dans la Bible liturgique, le texte utilisé lors des célébrations catholiques, en 2015. Ce changement ne concernait toutefois pas le texte dit par l’assemblée. Début juin, le Conférence des évêques suisse a toutefois communiqué la modification de la pratique pour l’avent 2017.

Sur le fond, le caractère problématique du texte actuel est largement reconnu, mais la décision prise par les évêques catholiques romains sans consulter les Eglises sœurs a fâché. La Conférence des Eglises réformées de Suisse romande notamment l’a fait savoir. Le changement de date de l’entrée en vigueur permet de «préserver» cette «belle avancée œcuménique» qu’est le Notre Père commun, se réjouissent les trois Eglises.