Les Eglises neuchâteloises vont écrire aux parents d’enfants sans confession

Les Eglises neuchâteloises vont écrire aux parents d’enfants sans confession

Trop souvent, la case «confession» est laissée vide par les employés d’état civil neuchâtelois. Les Eglises prennent des mesures pour pouvoir à nouveau s’appuyer sur les bases de données pour leurs activités.

Photo: Un carnet d'adresses. CC(by) Vale

«J’ai découvert que dans les administrations communales, les employés ne reçoivent pas de consigne claire quant à la manière d’inscrire la confession des personnes. Ainsi, quand un enfant naît, certains employés communaux ont pris l’habitue de l’inscrire comme la mère, d’autres comme le père, d’autres inscrivent systématiquement “sans confession”», s’était émue la pasteure Diane Friedli en déposant une motion au Synode (organe délibérant) de l’Eglise réformée évangélique du Canton de Neuchâtel (EREN). Mercredi au Louverain (Les Geneveys-sur-Coffrane), le Conseil synodal (exécutif) a rendu son rapport. Le constat de la pasteure de Cortaillod est largement partagé et l’Eglise a décidé d’une série de mesures pour lutter contre cette épidémie de paroissiens inscrits comme «sans confession» à leur insu.

«Le lien entre les administrations et les Eglises se dégradent», a regretté le conseiller synodal Pierre Bonanomi. Alors que dans le rapport de l’exécutif on peut lire: «Les lacunes du passé laissent des traces: de nombreuses personnes figurent actuellement avec la mention “sans confession” dans la BDP [base de données cantonale des Personnes] et dans les fichiers paroissiaux, sans que ce soit leur volonté. Elles le resteront tant qu’elles n’auront pas inscrit leur confession au contrôle des habitants. Ce constat concerne notamment les enfants nés depuis 2010. Ces enfants figurent bien dans les fichiers paroissiaux si leurs parents ont une confession. Mais une fois qu’ils atteindront leur maturité, ils disparaîtront.»

Le baptême n’agit pas sur le registre

Les trois Eglises reconnues (réformés, catholiques romains, catholiques chrétiens) vont donc écrire aux parents d’enfants sans confession apparaissant dans leurs registres pour les informer de la nécessité d’inscrire la confession de leur enfant auprès des autorités. Une solution qui a réjoui Diane Friedli qui a souligné que «beaucoup de couples pensent qu’en demandant le baptême, leur enfant est déclaré comme protestant, ce qui n’est pas le cas.»

Par ailleurs, les ministres du canton sont invités à parler de cette problématique avec leurs paroissiens, en particulier ceux qui demandent un mariage ou un baptême. Une réflexion est également menée autour de modifications des systèmes de registres paroissiaux. Enfin des demandes seront faites pour obtenir la confession des élèves du canton.

Enfin, les Eglises demanderont que des directives claires soient établie afin que les employés communaux travaillant au contrôle des habitants prennent l’habitude de poser la question pour inscrire correctement la confession des citoyens. Ces données permettent aux Eglises d’inviter leurs membres à toutes sortes d’activités, à commencer par le catéchisme.

Bénéfice exceptionnel aux comptes 2016

Lors de cette session, le synode a adopté des comptes 2016 présentant un bénéfice de quelque 315’000fr. sur un total des charges d’env. 7,5 millions de francs. Pour le Conseil synodal, ce bénéfice exceptionnel est dû à des écritures financières intervenues en cours d’année. «En réalité, les comptes de l’exercice 2016 sont équilibrés, voire légèrement déficitaires.»