L’Eglise évangélique réformée fribourgeoise foisonne de projets pour 2017

L’Eglise évangélique réformée fribourgeoise foisonne de projets pour 2017

Réunis en synode à Grangeneuve le lundi 30 mai, les délégués de l’Eglise évangélique réformée du canton de Fribourg ont accepté différents projets comme la création d’un poste d’aumônier à un futur centre fédéral d’asile et trois projets pour célébrer les 500 ans de la réforme

«Notre Eglise continue à croître numériquement. C’est contre la tendance des autres Eglises réformées de Suisse. Il n’y a que l’Eglise valaisanne qui fait de même» se réjouit le président du Conseil Synodal (exécutif) de l’Eglise évangélique réformée du canton de Fribourg (EERF), Pierre-Philippe Blaser. L’EERF est donc une Eglise qui se porte bien. Et cela se voit avec les comptes, la création d’un poste d’aumônier dans un centre fédéral d’asile ainsi que les propositions du Conseil synodal pour le jubilé de la Réforme.

L’EERF boucle ses comptes avec un excédent de plus de 130'000 francs sur l’exercice comptable de 2015, grâce à des recettes de près de fr 1'910'000 francs, et des charges de 1'780'000 francs. Le Conseil synodal a émis la proposition d’attribuer l’excédent des recettes au financement du jubilé de la Réforme 2017, à l’aumônerie du futur centre de départ et au fond des stages, car un stagiaire rejoindra une paroisse de l’EERF dès mars 2017. Il a également proposé d’apporter un soutien à la rénovation de Montmirail avec le reste des excédents. Ces quatre propositions ont toutes été acceptées par le Synode (organe délibérant).

Aumônerie au centre d’asile

Un Centre fédéral pour requérant d’asile, qui sera un centre de départ, s’ouvrira en janvier 2017 à Chevrilles. Il compte 250 places et aura un poste d’aumônier à temps plein. «Nous sommes en contact avec l’Eglise catholique, car nous avons le désire de mettre en place un service d’aumônerie œcuménique», explique Andreas Hess, membre du Conseil synodal. «Et dès demain, j’ai une rencontre avec le vicaire épiscopal», poursuit-il.

Le jubilé de la Réforme

«Nous vous proposons pour le jubilé de faire une fête de notre Eglise. Il y en aura pour tous les goûts, festif ou réflexif, et pour tous les âges», déclare Martin Burkhard, membre du Conseil Synodal. Un week-end entier, du samedi 13 au dimanche 14 mai 2017, pour célébrer la Réforme, avec au programme des animations pour les familles, une revue présentée par des ministres et des diacres de l’EERF. «Et il y aura même un after pour les jeunes et les fêtards», assure Martin Burkhard.

La deuxième proposition du Conseil synodal est une brochure sur les traces de la foi réformée en terre fribourgeoise. Et le troisième projet consiste en une représentation musicale, d’inspiration protestante: la passion selon Saint Marc, créée par Mickael Lévinas, un compositeur juif, qui aura lieu dans la cathédrale fribourgeoise, haut lieu catholique. «Cet événement sera l’occasion de rassembler les trois communautés religieuses reconnues par le canton de Fribourg pour le jubilé», explique Martin Burkhard. Cette troisième proposition se fera conjointement avec l’Eglise catholique. Et ces trois propositions ont toutes été acceptées par le Synode.

Trois nouveaux pasteurs:

Les pasteurs Willy Niklaus, Markus Vögtli et Stefan Wild ont également été agrégés dans l’EERF. L’une de ces agrégations s’est faite avec quelques tensions. Les membres du Conseil synodal, qui siègent dans la commission de consécration, ont annoncé devant tout le Synode leurs doutes face à l’agrégation de Stefan Wild, qui travaille actuellement dans la paroisse d’Estavayer. Cette réaction a irrité et indigné l’entier du Synode, tant les plus proches collaborateurs du pasteur que les autres délégués.

Des différends théologiques et philosophiques sont à l’origine de ces doutes. Ce à quoi un délégué germanophone rétorque: «aussi longtemps que les théologies existent, rien ne s’oppose à son agrégation. Des paroisses conservatrices aux paroisses libérales, il y a presque tout sous le chapiteau très large dans notre Eglise réformée évangélique». Soutenant les membres du Conseil synodal, Pierre-Philippe Blaser rappelle qu’«il s’agit de la prise de position de membres du Conseil synodal qui sont dans la commission, et qui ont eu à cœur d’être transparents. Mais ce n’est pas une prise de position du Conseil synodal».