Réflexion sur la pertinence du christianisme dans notre société

Réflexion sur la pertinence du christianisme dans notre société

Le mouvement Pertinence sera porté sur les fonts baptismaux ce mercredi lors d’une conférence-débat avec Danièle Hervieu-Léger et Patrick Cabanel. L’objectif de ce groupe est de stimuler la réflexion théologique et d’offrir une lecture ouverte de la tradition chrétienne.

«Où est-ce que la question de la vérité est franchement débattue théologiquement en Eglise?», interroge le pasteur Jean-François Habermacher. «C’est un débat qui a lieu au niveau académique. Idem pour le pluralisme, la laïcité, le rapport aux Ecritures ou le dialogue interreligieux. Nous aimerions faire redescendre ces grandes questions au niveau du grand public.»

C’est dans cet état d’esprit qu’une poignée d’intellectuels reformés ont lancé l’idée du mouvement Pertinence. Son objectif est de mener une réflexion sur la pertinence de christianisme dans notre société au travers d’un ou deux évènements par année et de groupes de travail se rencontrant plus régulièrement.

Un premier évènement aura lieu ce mercredi 18h30 à l’Espace culturel des Terreaux, à Lausanne: Danièle Hervieu-Léger et Patrick Cabanel sont les prestigieux invités d’une conférence-débat sur le thème «pertinence du christianisme dans une société séculière». Danièle Hervieu-Léger est sociologue des religions, directrice d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris. Elle a consacré une large partie de ses recherches à la sécularisation de la société et à l’individualisation du croire. Patrick Cabanel est historien, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études de Paris. Historien des minorités religieuses en France, il a également beaucoup travaillé sur la construction des valeurs de la république laïque.

Défendre des lectures non littéralistes

«Nous voulons montrer que le christianisme a toujours son mot à dire dans le débat de société», explique Jean-François Habermacher. «Par la réflexion que nous entendons stimuler nous souhaitons, d’une part dialoguer avec notre propre héritage, mais aussi proposer des lectures non littéralistes des Ecritures et non fondamentalistes de la tradition chrétienne.» Un mouvement de résistance face à la lame de fond que représente la théologie évangélique, en quelque sorte? «L’enjeu n’est pas de mener une querelle de clocher, se défend Jean-François Habermacher. L’objectif est de montrer ce que le christianisme a encore à dire aujourd’hui.»

Le mouvement Pertinence est d’ailleurs ouvert à toute personne qui se reconnaît dans sa charte, qui admet comme principe directeurs «respecter avec égale considération l’autorité de l’Ecriture, l’honnêteté intellectuelle et l’exigence de la pensée critique, le dialogue exigeant et les valeurs démocratiques», dans le but d’«offrir une alternative aux réductionnismes bibliciste, fondamentaliste, techniciste ou bureaucratique qui inspire certaines positions théologiques ou ecclésiales.»