Revenir au religieux à travers une spiritualité laïque

Revenir au religieux à travers une spiritualité laïque

La spiritualité se renouvèle constamment, indépendamment de toutes religions, et constitue un sujet de prédilection pour les livres à succès
Dans son séminaire d’hiver, la Société vaudoise de théologie s’intéresse à ce phénomène qui tire ses origines dans les religions traditionnelles.

Photo: CC (by-nc) Mitchell joyce

«Dans les librairies, les rayons ‘spiritualité’ placés juste à côté de ceux sur le développement personnel regorgent d’ouvrages en tout genre», lâche Michel Cornuz, pasteur à l’Eglise française de Bâle, jeudi 28 janvier, dans le cadre de la première conférence du séminaire d’hiver de la Société vaudoise de théologie sur la thématique «foi chrétienne, entre tradition et expérience». Dans la salle de paroisse de l’Eglise Saint-Laurent, à Lausanne, une trentaine de personnes participent à cette rencontre introductive.

«Jusque dans les années 1960 environ, la religion et la philosophie apportaient, la plupart du temps, les réponses aux questions spirituelles de la vie. Mais depuis la montée de l’individualisme, la spiritualité existe désormais en tant que telle et attire sa part de clients à la recherche d’ouvrages, des séminaires et de coachs», explique le pasteur qui a écrit plusieurs ouvrages sur la spiritualité et la mystique chrétienne.

Méditer pour améliorer ses performances

Parallèlement à leur évolution laïque, certaines pratiques spirituelles, comme la méditation pleine conscience sont utilisé comme traitement médical, notamment contre la dépression ou le stress. «On trouve également des ouvrages, parfois douteux, de méditation qui proposent des exercices simples et des astuces pour améliorer ses performances au travail», ajoute Michel Cornuz qui souligne le paradoxe entre l’étymologie du terme ‘méditer’ qui signifie réfléchir en profondeur et la référence actuelle à une pratique peu réflexive et proche de ses émotions.

«Mais je pense que la méditation laïque peut être très utile et éventuellement permettre par la suite d’aborder le religieux. Nous devons essayer de comprendre ce que les personnes recherchent et être à l’écoute de ce qu’elles vivent», sourit le pasteur.

Le séminaire 2016 de la Société vaudoise de théologie comprend quatre rencontres qui se dérouleront de janvier à mars. «De plus en plus de personnes se distancient des Eglises et rejettent leurs propositions. Il y a toujours eu d’autres courants religieux qui se sont développés en marge, mais actuellement beaucoup de personnes vivent sans référence à un Dieu ou à une quelconque transcendance. Dans le cadre de ce séminaire, nous allons examiner les promesses et les limites des nouvelles spiritualités tout en nous interrogeant sur leurs liens avec les Eglises traditionnelles», explique la pasteure Florence Clerc-Aegerter, présidente de la Société vaudoise de théologie.

Les prochaines conférences

Les trois prochaines conférences du séminaire se dérouleront de 9h à 11h30, à la salle de paroisse de l’Eglise Saint-Laurent, à Lausanne. L’entrée coûte dix francs et les conférences s’adressent à toutes les personnes intéressées.

  • Jeudi 4 février: «La recomposition des pratiques religieuses – quels défis pour les Eglises historiques?» par Pierre Bühler, professeur émérite de théologie systématique à l’Université de Zurich.
  • Jeudi 18 février: «La mystique: un court-circuit des médiations? Réflexions sur des formes contemporaines de spiritualité mystique» par Ghislain Waterlot, professeur de philosophie et d’éthique à l’Université de Genève.
  • Jeudi 10 mars: «Quêtes de Dieu hors-les-murs» par Elisabeth Parmentier, professeure de théologie pratique à l’Université de Genève.