Genève célèbre les processus de paix

Genève célèbre les processus de paix

La ville de Genève accueillera le premier grand festival d’histoire en Suisse, du 13 au 16 mai prochain. Sur le thème «Construire la paix», cet événement propose des conférences, des débats et des expositions, dont une table ronde sur les relations entre laïcité et paix.

«Nous avons voulu organiser une grande fête de l’histoire où les gens pourraient se rencontrer, prendre la parole et participer au débat», explique Michel Grandjean, membre de la direction de la Maison de l’histoire de l’Université de Genève (UNIGE) qui organise la manifestation. Des conférences, des projections de films, des ateliers, des formations auront lieu à l’Université et dans différents lieux de la ville autour de la thématique «Construire la paix», du 13 au 16 mai 2015.

«Pour cette première édition, nous avons choisi un thème connaturel à Genève. De plus, il englobe différentes commémorations, comme le 200e anniversaire du traité de Vienne et l’entrée de Genève dans la Confédération, le 70e de la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais en les abordant sous l’angle du processus de paix», précise le professeur d’histoire du christianisme de la Faculté de théologie de l’UNIGE.

La laïcité au service de la paix

Parmi le nombre impressionnant d’événements proposés, une table ronde sur la laïcité au service de la paix, se déroulera jeudi à 14h30, à l’Uni Bastions. Le sociologue Réda Benkirane, le rabbin de la communauté juive libérale de Genève François Garaï, l’historienne des religions Camille Gonzales ainsi que Michel Grandjean s’intéresseront aux différentes définitions du concept de laïcité et les conséquences qui en découlent pour chaque pays.

«Il y a une grande différence de compréhension de la laïcité entre la Suisse et la France. En France, la laïcité est presque un dogme, on le remarque par exemple à travers les débats enflammés au sujet des doubles menus (l’ajout d’un menu sans porc par exemple) dans les cantines des écoles. Mais la laïcité est un instrument au service de la paix», explique le professeur d’histoire du christianisme. «Toute personne a le droit de manifester sa religion en privé comme en public. Par contre, les personnes qui représentent l’Etat doivent s’abstenir de porter des signes religieux», ajoute-t-il. Le débat sera modéré par le journaliste et écrivain Jean-Noël Guénod, président de la commission «laïcité» mandatée par le Conseil d’Etat de Genève en 2014.

Inspiré du festival d’histoire de Blois en France, cet événement unique en Suisse s’adresse au grand public ainsi qu’aux spécialistes. Il est placé sous la présidence honoraire de Kofi Annan qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2001.