L’Eglise réformée de Neuchâtel ne fait aucune démarche pour introduire un rite pour couples partenariés

L’Eglise réformée de Neuchâtel ne fait aucune démarche pour introduire un rite pour couples partenariés

L’Eglise réformée neuchâteloise n’est pas prête à connaître la «véritable guerre de religion interne», qu’a connue l’Eglise réformée vaudoise lors de la mise en place d’un acte liturgique pour les couples de même sexe.

Quatre minutes, c’est le temps qu’il aura fallu, mercredi 10 septembre à Malvilliers, au Synode (organe délibérant) de l’Eglise évangélique réformée du canton de Neuchâtel (EREN), pour prendre acte d’un rapport d’information du Conseil synodal (organe exécutif) sur l’éventualité d’un rite de bénédiction pour un couple lié par un partenariat. Dans ce document, «Le Conseil synodal reconnaît la souffrance et l’injustice que peuvent ressentir des femmes et des hommes homosexuels, mais dans le contexte actuel de notre Eglise, avec les efforts entrepris pour valoriser et renforcer la reconnaissance et l’appartenance des membres de l’EREN à leur Eglise, le Conseil synodal ne veut pas introduire un sujet à haut potentiel de divisions et de démission dans l’EREN.»

Interrogé à ce sujet après la séance, Christian Miaz, président du Conseil synodal, invite à ne pas voir dans le silence des députés face à ce rapport un «non» de fait au rite pour couples partenariés. «La plupart des députés savent que c’est une décision qui peut amener des tensions au sein de l’Eglise et qu’un important travail de réflexion et de concertation serait nécessaire avant toute décision du Synode. Si on en a reparlé, c’est que le précédent Conseil synodal avait entamé une réflexion et que cette information était apparue dans une newsletter. Nous étions donc obligés d’y donner suite.»

Le refus d’entrer en matière de 2007 reste donc en vigueur, et les pasteurs de l’EREN ont l’interdiction de célébrer des rites pour les couples de même sexe. Répondant à l’unique intervention sur ce sujet, le conseiller synodal Adrien Bridel reconnaissait toutefois qu’«à notre connaissance» aucune demande n’avait été faite au sein de l’EREN.

Déficit de 250’000 francs

«Quand je vois “comptes”, je prie», a ironisé le pasteur Yves Bourquin en introduction de la traditionnelle méditation qui débute chaque session du Synode. Et c’est effectivement les comptes 2013 qui ont fait suer les députés durant cette séance. La tenue du synode extraordinaire de mercredi soir était d’ailleurs due à l’impossibilité de présenter des compte lors du synode ordinaire de juin, en raison de la maladie prolongée d’une employée de l’administration centrale. «L’absence de cette personne a mis en évidence des lacunes d’organisation qui dataient de plusieurs législatures. Nous n’avions pas connaissance que toute la comptabilité reposait sur les épaules d’une seule personne», a noté Jean-Claude Barbezat, rapporteur de la Commission d’examen de la gestion. Une organisation qui a été revue, tant du côté des ressources humaines qu’au niveau des moyens informatiques, si bien que les comptes 2014 devraient être rendus en temps et en heure.

Après 2h de débats, le Synode a adopté les comptes 2013 de l’EREN, moyennant un amendement par lequel ils ont refusé une proposition du Conseil synodal qui consistait à transformer une provision inutilisée en provision destinée à financer la future recapitalisation, d’ici à 2039, du fond de prévoyance Prévoyance.ne auquel est affilié le personnel de l’EREN. Cette opération coûtera entre 7 et 8 millions de francs à l’Eglise.

Les comptes, meilleurs que budgétés, présentent un déficit de 250’000 francs. Les recettes de la contribution ecclésiastiques subissent un recul de l’ordre de 6%. Ce qui s’explique d’une part, par le nouveau barème fiscal entré en vigueur en 2013 et, d’autre part, par une diminution de l’ordre de 4% du nombre de foyers se déclarant protestants. Les dons et legs ont toutefois permis à l’EREN d’afficher des «résultats nettement meilleurs que ceux budgétés», relève le Conseil synodal dans son rapport.