Avec ou sans Dieu, le spirituel est à la mode, mais qu'entend-on par-là?
Spirituel: ce mot fourre-tout permet d’évoquer aussi bien sa vie intérieure, ses aspirations religieuses, sa quête de repères dans un monde dominé par la consommation, sa recherche de bien-être personnel
Il permet surtout d’éviter soigneusement de parler de foi, terme suspect pour les athées, stigmatisant pour les croyants. Mais qu’entend-on aujourd’hui par spiritualité ? Petit tour d’horizon du « spirituel en sa multiplicité turbulente », selon l’expression du théologien catholique Henri Bourgeois.Le théologien français Henri Bourgeois précise dans ses écrits sur la spiritualité, que le spirituel ne désigne pas seulement la place ou la marque de l’esprit de Dieu : « C’est une des formes de l’expérience humaine. Qu’en celle-ci, il soit parfois possible de reconnaître la présence de l’esprit divin, c’est une conviction chrétienne. C’est la manière dont un être ou un groupe respire avec le fond de lui-même, c’est là que tient sa liberté ».
André Comte-Sponville, lui a inventé une expression qui a fait mouche : l’athéisme spirituel. Il s’en est expliqué à maintes reprises dans des interviews. « Ce que je cherche dans mes livres, c'est une spiritualité laïque, une spiritualité sans Dieu. C'est ce qu'on appelle traditionnellement la sagesse, qui m'intéresse davantage que la sainteté". Pour le philosophe français, auteur de « L’esprit de l’athéisme », il ne faut pas confondre religion et spiritualité. « La religion est une forme de spiritualité, mais ce n'est pas la seule ». Il propose une spiritualité sans Dieu « qui relève de la fidélité plus que de la foi, et de l’amour plus que de l’espérance ».
Timothée Reymond, pasteur dans la paroisse réformée de Prilly, souhaite pour sa part rappeler le sens étymologique du mot, agacé de voir le mot spirituel accommodé à toutes les sauces, rappelle le sens étymologique du mot :« Le spirituel, c’est ce qui a trait à l’esprit, au souffle, et donc à la foi. Le mot latin « spiritus » désigne notamment le souffle de vie. En hébreu, le mot « rouah » se rapporte au souffle créateur qui plane sur les eaux informes aux débuts du monde, celui dont on ne sait pas d’où il vient et où il va. En fait, j’ai l’impression qu’on emploie aujourd’hui volontiers le terme de spiritualité parce qu’il permet d’éviter les mots croire, foi, religion, des mots qui sont en lien avec l’Eglise institution !"
Le jeune pasteur vaudois pense qu’en parlant aujourd’hui de spiritualité dans notre société fortement individualiste, on évoque surtout son propre souffle, sa propre construction spirituelle. « Aujourd’hui les gens prient volontiers, mais seuls. Ils se disent souvent croyants mais non pratiquants. Apparemment, ils n’ont pas besoin des autres pour croire. Or pour la tradition chrétienne, il n’est pas possible de séparer le sens même de la spiritualité de l’Esprit Saint qui vient du Tout Autre, de ce souffle qui me met en relation avec ce Tout Autre et avec les autres, et me fait vivre, me faire vivre avec ».
Bien des gens, déboussolés par la perte des valeurs, cherchent une manière spirituelle de vivre. Ils se tournent vers le New Age, l’ésotérisme, la pratique du yoga, le bouddhisme, les arts martiaux ou dans des groupes charismatiques. Loin de s’inquiéter de cette quête contemporaine désordonnée, le théologien Henri Bourgeois voit « dans cette communauté généralisée des souffles et des désirs, dans cette partielle connivence des aspirations et des attentes, quelque chose qui peut, en principe, avoir rapport avec l’Esprit qui remplit l’univers ».
André Comte-Sponville, lui a inventé une expression qui a fait mouche : l’athéisme spirituel. Il s’en est expliqué à maintes reprises dans des interviews. « Ce que je cherche dans mes livres, c'est une spiritualité laïque, une spiritualité sans Dieu. C'est ce qu'on appelle traditionnellement la sagesse, qui m'intéresse davantage que la sainteté". Pour le philosophe français, auteur de « L’esprit de l’athéisme », il ne faut pas confondre religion et spiritualité. « La religion est une forme de spiritualité, mais ce n'est pas la seule ». Il propose une spiritualité sans Dieu « qui relève de la fidélité plus que de la foi, et de l’amour plus que de l’espérance ».
Timothée Reymond, pasteur dans la paroisse réformée de Prilly, souhaite pour sa part rappeler le sens étymologique du mot, agacé de voir le mot spirituel accommodé à toutes les sauces, rappelle le sens étymologique du mot :« Le spirituel, c’est ce qui a trait à l’esprit, au souffle, et donc à la foi. Le mot latin « spiritus » désigne notamment le souffle de vie. En hébreu, le mot « rouah » se rapporte au souffle créateur qui plane sur les eaux informes aux débuts du monde, celui dont on ne sait pas d’où il vient et où il va. En fait, j’ai l’impression qu’on emploie aujourd’hui volontiers le terme de spiritualité parce qu’il permet d’éviter les mots croire, foi, religion, des mots qui sont en lien avec l’Eglise institution !"
Le jeune pasteur vaudois pense qu’en parlant aujourd’hui de spiritualité dans notre société fortement individualiste, on évoque surtout son propre souffle, sa propre construction spirituelle. « Aujourd’hui les gens prient volontiers, mais seuls. Ils se disent souvent croyants mais non pratiquants. Apparemment, ils n’ont pas besoin des autres pour croire. Or pour la tradition chrétienne, il n’est pas possible de séparer le sens même de la spiritualité de l’Esprit Saint qui vient du Tout Autre, de ce souffle qui me met en relation avec ce Tout Autre et avec les autres, et me fait vivre, me faire vivre avec ».
Bien des gens, déboussolés par la perte des valeurs, cherchent une manière spirituelle de vivre. Ils se tournent vers le New Age, l’ésotérisme, la pratique du yoga, le bouddhisme, les arts martiaux ou dans des groupes charismatiques. Loin de s’inquiéter de cette quête contemporaine désordonnée, le théologien Henri Bourgeois voit « dans cette communauté généralisée des souffles et des désirs, dans cette partielle connivence des aspirations et des attentes, quelque chose qui peut, en principe, avoir rapport avec l’Esprit qui remplit l’univers ».