Alors que les arabes chrétiens, entre autres les Palestiniens, le voient pour des motifs religieux, de nombreux musulmans semblent s'y intéresser, aiguillonné par la montée de haine contre les Juifs qui traverse actuellement le Moyen-Orient. C'est après que certains Juifs ont commencé à protester contre le film, craignant qu'il ne soulève de nouveau des questions sur la soi-disant responsabilité juive dans la mort de Jésus, que l'intérêt des musulmans a été aiguisé. Ces protestations semblent avoir joué un rôle dans le refus des chaînes de cinéma israéliennes de projeter le film qui a poussé les Palestiniens à projeter le film dans leurs zones. Parmi ces Palestiniens figure James Shammas, un chrétien orthodoxe syrien, directeur de l'hôtel Azzahra, à Jérusalem-Est. Il a montré le film pendant plusieurs semaines dans l'hôtel et les bénéfices récoltés ont été reversés à des institutions de bienfaisance locales, qui fournissent des abris pour les personnes âgées et les orphelinats. Le film a aussi attiré l'attention du président palestinien, Yasser Arafat, qui a assisté à une projection privée avec ses conseillers dans son quartier général de Ramallah, en Cisjordanie. Les commentaires du principal porte-parole d'Arafat, Nabil Abu Rudeinah, un grec orthodoxe palestinien de Bethléem, ont provoqué une certaine controverse. "Les Palestiniens sont encore exposés quotidiennement à la même sorte de souffrance endurée par Jésus durant la crucifixion", a-t-il dit à l'issue de la projection.

Un pasteur de l'Eglise baptiste de Jérusalem-Est a reproché aux responsables juifs d'avoir suscité un intérêt parmi les musulmans en s'opposant au film. "Je pense qu'ils se sont tiré une balle dans le pied, a-t-il commenté, dans le monde musulman, nombreux sont ceux qui veulent voir le film juste à cause de cela".