Petit à petit, l’EPG se reconstruit

Petit à petit, l’EPG se reconstruit

Pour son premier Consistoire en tant que présidente de l’Église protestante de Genève, Eva Di Fortunato, les 23 et 24 septembre derniers, a dévoilé le nouveau découpage en dicastères de l’institution et installé la nouvelle modératrice de la Compagnie des pasteurs et des diacres.

Au sein de l’Église protestante de Genève (EPG), c’est l’heure d’un nouveau départ. Lors de la dernière assemblée du Consistoire (organe délibérant), qui s’est tenue les 23 et 24 septembre derniers au Centre paroissial de Malagnou, le début de législature de la présidence d’Eva Di Fortunato a commencé officiellement. «On ne donne pas une nouvelle tête à l’Église, mais un instrument pour mieux travailler ensemble et exécuter nos décisions, au service de l’unité de l’Église et de sa liberté.», déclare le consistorial Luc Ricou au moment d’installer Eva Di Fortunato. La session a aussi été l’occasion de présenter le nouveau fonctionnement du Conseil du Consistoire (exécutif), désormais découpé en dicastères.

 «Chaque responsable de dicastère sera donc l’interlocuteur direct si sa thématique est concernée, ce qui permet de ne pas toujours passer par la présidence», s’est réjouie Eva Di Fortunato. Ainsi, David Bréchet, vice-président de l’EPG, sera «référent stratégique» pour les systèmes d’information, Chantal Eberle-Perret pour la communication et le bénévolat, Didier Ostermann pour les questions juridiques, Myriam Sintado pour la mission à l’international, Katarina Vollmer pour l’œcuménisme et Joël Rochat pour les finances. À cette nouvelle définition des mandats de membres de l’Exécutif s’ajoutent celui de la présidente, qui s’occupera du développement organisationnel de l’Église, «afin de savoir dans quelle direction aller en tant qu’institution», mais également celui de la nouvelle co-présidente de l’Assemblée du Consistoire, Chris Cook, à qui sont dédiés les lieux d’Église, «le terrain», et enfin celui de Laurence Mottier, nouvelle modératrice de la Compagnie des pasteurs et des diacres, qui travaillera autour de la théologie et des ministères. Deux dicastères restent encore à pourvoir, l’un consacré à la diaconie et à l’entraide, et l’autre à la transition écologique.

Prendre soin

Pour Laurence Mottier, qui a présidé le «culte de rentrée» au premier soir du Consistoire, il était temps de prendre officiellement ses fonctions en tant que modératrice, et de dire quelques mots sur sa vision du poste occupé jusqu’alors par Blaise Menu: «Je souhaite inspirer et développer la vie de l’Église, en prenant toute initiative utile à cet effet.» Un des grands enjeux sera notamment pour Laurence Mottier et l’Exécutif de repourvoir des postes de ministres, dix d’entre eux devant partir à la retraite durant cette législature, qui prendra fin en 2024. «Nous ne disposons pas d’une dizaine de pasteurs à recruter. C’est donc un vrai défi car il y a moins de vocations. Comment continuer à faire Église avec le sentiment de manquer toujours plus de ressources?» a posé Eva Di Fortunato. Laurence Mottier a également détaillé que la Compagnie des pasteurs et des diacres se penchera sur les thèmes suivants: l’écologie, la crise climatique, l’histoire et l’héritage de la Réforme, l’inclusivité, la théologie féministe et le langage inclusif. «Les mots-clés qui nous guident? "Prendre soin", notamment des collègues.»

La soirée du 24 septembre a quant à elle été marquée par la présence de l’équipe de la Plateforme interreligieuse de Genève (PFIR). Venue rappeler l’étendue de ses actions, l’association s’est réjouie de la création du module de formation de spiritualité mis en place en collaboration avec la Haute École de travail social. Maurice Gardiol, membre et trésorier de la PFIR, déclare alors que le contact avec les futurs travailleurs sociaux montre que «beaucoup de jeunes n’ont aujourd’hui plus d’appartenance religieuse ou des spiritualités bricolées». La baisse de religiosité, très forte à Genève, est ainsi identifiée comme l’un futurs sujets principaux du travail de la Plateforme.

Enfin, Eva Di Fortunato a exprimé son souhait de réflexion autour de l’engagement de collaborateurs «qui ne seraient pas forcément ministres» au sein de l’EPG, histoire de s’ouvrir à des laïcs «dotés de compétences spécifiques». La présidente a également dit vouloir reconsidérer les salaires de pasteurs au sein de l’EPG. «Gagner 113'000 francs, au mieux de sa carrière de ministre, est-ce vraiment suffisant compte tenu des cinq ans d’étude nécessaires et des deux années de stage?»